Ce site personnel, construit pour le simple plaisir d'apprendre, sera utile aux amoureux d'aujourd hui et de demain de la Sardaigne, cette île centrale de la Méditerranée, berceau de tant de grandes civilisations. Je le dédie à tous les passionnés des livres que l'on referme avec plus de questions que de réponses, enfin il peut intéresser ceux qui comme moi essaient de pratiquer la libre pensée sans aucune limite fixée par d'autres qu'ils s'appellent parti, famille, religion ou patrie, avec comme seule contrainte, le respect de l'autre et de sa différence.

... ils se souviennent, au mois de mai, d'un sang rouge et noir, d'une révolution manquée qui faillit renverser l'histoire. Je me souviens surtout de ces moutons effrayés par la liberté s'en allant voter par millions pour l'ordre et la sécurité ...

L’intégrisme

Faut-il concevoir nos principes démocratiques à la lumière des intégrismes contemporains ?
Ma réponse est, sans nuance, c’est OUI.

Aucune occasion ne doit être perdue de s’interroger sur les principes démocratiques qui régissent la vie harmonieuse de notre société. Le simple mot d’intégriste me hérisse, j’y vois déjà des barbus énervés exhorter les foules à la guerre sainte. Voilà bien deux mots qui vont mal ensemble, la guerre, et la sainteté !
Je qualifie les barbus énervés de l’Islam d'intégriste, mais hier et ici, nous avons eu notre lot d’énervés, sans barbe simplement une petite moustache. Parfois d’autre donneurs de leçons, entre une soutane et une djellaba de couleur noir, il y a peu de différence.

L’intégrisme n’est pas uniquement le fruit de l’Islam, il est le produit des idéologies totalitaires : religieuse, idéologique, économique … aussi.
Que de points communs entre tous ces intégrismes d’origine différente.
1. l’ intégriste n’a jamais d’interlocuteurs. Il n’en veut pas. Il ne connaît que des adeptes et des ennemis. Au besoin, il ira jusqu’à sacrifier ses frères d’hier.
2. l’ intégriste nie la science, le progrès, la pensée libre. Quiconque cherche une autre vérité est chassé. Dans la baie d’Alexandrie, une bibliothèque fut anéantie en l’an 391 par des moines. Les intégristes de cette époque n’étaient pas musulmans.
3. l’ intégriste ne connaît pas le pluriel. Un Dieu, Une idéologie, Un Parti, Un Dictateur, Une Morale.
4. l’ intégriste religieux nie la moitié de l’humanité : la femme. Ce n’est pas nouveau. Nous avons attendu 1948 pour accorder le suffrage universel à nos mères.

LA DEMOCRATIE
C'est d'abord :
1. le droit au bonheur,
2. le principe d’égalité des êtres humains : hommes, femmes, ouvriers, universitaires,
3. l’autonomie de la personne et la primauté de l’individu sur le groupe,
4. la liberté absolue de conscience,
5. le rejet de toutes formes de racisme,
6. le droit au débat et à la critique en toute matière sans exception,
autant de droits fondamentaux espérés par tous les êtres humains.

Enfin, une ultime utopie de démocratie : un univers émancipé de l’emprise des dieux et des religions. La vigilance s’impose : de Beaudouin 1er à Benoît XVI, la loi des hommes doit s’effacer devant celle de Dieu.

Ces droits sont fondamentaux. Ils constituent un socle de base, non négociable. Quiconque vit au pays des hommes, devrait en bénéficier et les respecter. Au-delà de ce socle de base, vive la différence.

Le droit au bonheur est le premier des droits de l’homme. Il exige des droits fondamentaux en matière économique. L’épanouissement de l’homme et le bonheur ne seront jamais atteints par la pauvreté et l’exclusion sociale. 15 % de personnes vivent au seuil de la pauvreté dans notre pays, nous sommes dans la bonne moyenne de l’Europe, estiment certains. Peu importe les statistiques, c’est 15 % de trop.

ELECTION = DEMOCRATIE ?
Sur la rive gauche Renaud, chante : « si les élections servaient à quelque chose, il y a longtemps qu’on les aurait supprimées «
et sur la rive droite, j’entends : « des élections à quoi bon … Dieu décide pour les hommes ».
Nous vivons dans un état démocratique. Merci, je n’ai jamais connu autre chose.
Mais tout est-il parfait ?
1. la primauté de l’individu sur le groupe, qu’en reste-t-il aujourd’hui pour l’élu dans son propre parti ?
2. le paraître prime sur l’être, être médiatique à tout prix. Les campagnes électorales ne sont plus que des expositions de photographies. Où sont les projets de société ?
3. la presse d’opinion a disparu, elle était partisane. Remplacée. Les éditeurs veulent surtout vendre des journaux. Plus que tout autre, le journaliste a le devoir de tout dire, mais pas de dire n’importe quoi.
4. La démocratie représentative est ternie par la professionnalisation des politiques.

INTEGRISME, DEMOCRATIE, le paradoxe est partout.
Les islamistes d’ Algérie et d’ Égypte réclament des élections libres. Et nous voilà obligés de choisir entre la peste et le choléra, un régime policier ou un régime religieux intégriste ? Faut-il refuser le suffrage universel à ces peuples ?
Que faire ? Entre la police et les religieux, il n’y a jamais eu que des pauvres affamés, loin de nos préoccupations culturelles et philosophiques. Un déshérité reste d’abord un déshérité, que lui importe le droit de vote et la liberté de conscience. Le dilemme est artificiel, parce que je crois en chaque homme … dès lors que vive le suffrage universel sur la terre.

Parmi ces hommes du sable, des courageux se lèveront ou se lèvent déjà pour engager le changement. L’intégrisme, ne peut mourir que de l’intérieur. Ni les bombes et encore moins la faim et la pauvreté, ne donnent naissance au bonheur. Apportons en toute discrétion, notre soutien à ces porteurs de lumière.
Et puis, ici chez nous, n’y a t-il pas dans les populations d’origine étrangère des passeurs de culture, véritables ponts entre les hommes ? Et si nous leur faisions confiance.
Nos identités de base ( sexe, langue, religion, santé, intelligence, richesse ) nous différencient. Nous sommes tous différents. L’extraordinaire de la vie réside dans ce patchwork d’identités.
Interdire le port du foulard, rejetons surtout l’imposition du foulard.
Quant à l'interdiction des signes religieux ostentatoires, pourquoi pas ! mais ôtons aussi les crucifix de nos bâtiments publics, et profitons-en pour éliminer les portraits surabondants de nos souverains. Ils concurrencent Moubarak au Caire et Ben Ali à Tunis.
Arrêtons surtout ces discussion stériles. La multiple culturalité, réalisons là !

En conclusion, je n’ai donc que des questions et peu de proposition.
L’homme libre, peut-il se contenter d’écouter et de sourire ?
Quiconque croit à la perfectibilité de l’homme a le devoir de chercher, de parler, de proposer, d’influencer le cours des événements. Qu’il pratique aussi la patience, le progrès de l’humanité ne se mesure pas à la longueur de la vie. Le chemin est long. N’oublions jamais que l’arme la plus dangereuse est la parole et que nos munitions sont à l’abri dans nos cœurs et nos bibliothèques.

Améliorions l’homme, et la société changera. N’est-ce pas là le projet des humanistes ?
Portons chacun une bougie dans la nuit de l’intolérance et de l’ignorance, et demain ( ou après-demain ) le jour se lèvera au grand soleil de l’humanité.